Voiture électrique : un douloureux arbitrage entre convictions climatiques et porte-monnaie

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La lutte contre le réchauffement climatique est aujourd’hui une préoccupation largement partagée au sein des populations mondiales.

Peu d’entre nous ont envie de laisser un dépotoir invivable aux générations futures.

Pour cela, opérer une transition énergétique est incontournable.

Dans le secteur de la mobilité, le véhicule électrique est un rouage important du dispositif, même s’il n’est pas le seul. Mais le prix d’achat et d’usage est un frein majeur à son acquisition pour les trois quart des français interrogés dans un sondage IFOP/SIXT. 

Dans un discours qui présente sa stratégie pour « accélérer » la « réindustrialisation » française, Emmanuel Macron a annoncé une réforme du bonus écologique. Octroyé à l’achat d’un véhicule électrique pour  « prendre en compte l’empreinte carbone » liée à leur production, il favorisera les véhicules fabriqués sur le sol européen.

On pourrait penser cette annonce en phase avec les aspirations de nos compatriotes :  9 français sur 10 se déclarent attachés au made in France et à l’industrie française. La même proportion considère que c’est une activité importante pour le développement des territoires et en faisait un enjeu prioritaire des élections présidentielles de 2022.

Mais qui dit made in France dit… être prêt à payer un peu plus cher pour garantir des salaires minimums, une assurance santé, chômage, retraites, formation… un système auquel les français sont attachés comme en témoigne le récent rejet massif dans l’opinion de la réforme des retraites.

Pourtant, quand on les interroge sur le bonus écologique, près de la moitié des français estime qu’il ne devrait pas être attribué aux seuls véhicules produits sur le sol européen. On comprend en creux que pouvoir s’orienter vers des véhicules moins chers que ceux produits sur le sol français ou européen est important pour soulager la facture…

Aujourd’hui le bonus écologique est donné à tous quel que soit son revenu. Il se monte à 27 % du coût d’acquisition toutes taxes comprises et est plafonné à 5 000 € pour les particuliers (plus encore 2 000€ sous conditions de revenus). 

En novembre 2022, France Stratégie estimait le surcoût à l’achat d’un véhicule électrique du segment B (Clio) de l’ordre de 16 000€ avant aides. Soit un véhicule électrique quasiment au double du prix d’un modèle thermique qui n’est que très partiellement compensé par les aides. Même si théoriquement les coûts d’usages doivent absorber le reste voire plus, la guerre en Ukraine et les affres de la production d’électricité française ont certainement refroidi quelques ardeurs… 

Peut-être qu’un meilleur ciblage des aides serait une piste pour pouvoir concilier convictions climatique et pouvoir d’achat. Il s’agirait de donner plus à ceux qui n’ont pas les moyens de passer à l’électrique et moins voire rien à ceux qui ont des revenus suffisants.

Pour une analyse des émissions comparées de gaz à effets de serre des véhicules particuliers (thermiques et électriques) dans l’UE et dans le monde consultez nos articles ci-dessous.

Et pour aller plus loin :

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