2021 : 200 pays signent le Pacte climatique de Glasgow qui stipule que la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles est une étape fondamentale pour la réussite de la transition énergétique.
Il semble que l’adage « les promesses n’engagent que ceux qui les croient » prévale dans cette affaire…
2023 : l’Agence internationale de l’énergie et l’OCDE révèlent que les subventions aux énergies fossiles ont doublé en 2022 par rapport à 2021.
Ce sont plus de 1 600 milliards de dollars de soutien à divers secteurs de l’économie pour faire face à l’augmentation des prix de l’énergie.
Le Fonds Monétaire International a estimé les préjudices sociaux et environnementaux engendrés mondialement notamment par ces subventions à plus de 6 000 milliards de dollars par an de coûts supplémentaires supportés par les collectivités.
Un montant à mettre en regard des 4 000 à 6 000 milliards de dollars par an d’investissement nécessaires selon l’Organisation des Nations Unies pour décarboner l’économie mondiale.
Pour Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale :
« On dit qu’il n’y a pas d’argent pour le climat. En réalité, il y en a, mais pas là où il faut. Si nous pouvions rediriger les milliers de milliards de dollars gaspillés en subventions inadéquates vers des utilisations plus écologiques et plus appropriées, nous pourrions ensemble relever nombre des défis les plus urgents pour la planète. »
Et comme les mauvaises nouvelles toujours en escadrille, tandis que les profits des compagnies pétrolières et gazières explosent, elles rechignent à participer à l’effort collectif.
Fin 2022 au Royaume-Uni, TotalEnergies, estimant qu’il allait perdre 100 millions de livres par rapport à ce qui était prévu pour 2023 à cause d’une hausse de 25 % à 35 % d’une taxe sur les bénéfices, avait décidé de réduire d’un quart certains de ses investissements prévus en mer du Nord britannique pour 2023
De même ExxonMobil a saisi la justice européenne pour torpiller la taxe sur les superprofits des groupes énergétiques décidée par Bruxelles.
Ces mesures de rétorsions laissent présager le pire sur l’implication à venir pour la dépollution des lieux de forage.
Une étude sur le cas de la Californie nous eclaire sur ce qui pourrait nous attendre au niveau mondial :
- Depuis plus d’un siècle, l’industrie pétrolière et gazière a creusé 250 000 puits . Avec la baisse constante de la production, le temps est venu d’en reboucher et dépolluer un grand nombre… pou un coût estimé à plus de 21 milliards de dollars.
- Or les bénéfices à venir liés à la production de pétrole et gazde ces exploitants sont d’un peu plus de 6 milliards de dollars… Un compte qui n’est définitivement pas bon.ç
- seul une centaine de millions de dollars a été provisionnée par l’industrie pour le nettoyage des puits en cas de faillite… C’est moins de 0,5 % du coût estimé.
Les risques de faillite sont réels. Les entreprises majeures comme Shell ou Exxon Mobil revendent leurs puits en fin de vie à des firmes moins capitalisées avec des contrats qui stipulent que l’acheteur est responsable du rebouchage… au risque que ce dernier n’ait pas les moyens des remises en état ou se mette en faillite pour esquiver la facture…
Il y a des exemples :
- Greka a laissé plus de 750 puits à reboucher en Californie lorsque son riche propriétaire a poussé ses entreprises à la faillite en 2016.
- Freeport-McMoRan a laissé des dizaines de puits à l’abandon malgré près de 23 milliards de dollars de revenus en 2022.
Aux USA, plus de 2 millions de puits seraient concernés et près de 30 millions dans le monde.
Pour en savoir plus retrouvez notre article complet illustré avec des graphiques explicatifs : https://elucid.media/environnement/energies-fossiles-subventions-publiques-mondiales-petrole-record-1500-milliards-atteignent-sommets
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