« Quand je me suis présenté, j’ai fait peur aux hommes politiques. Quand j’ai fait les Restos du cœur, je leur ai fait honte« , résumait Coluche.
Et la honte ne devrait pas s’estomper car, presque 4 décennies plus tard, les Restos du cœur existent toujours…
Pire, dimanche dernier, ils ont annoncé devoir réduire le nombre de leurs bénéficiaires cet hiver, en raison de difficultés financières.
Avec, rien pour que l’année dernière, des chiffres vertigineux pour la 7e puissance mondiale (source Resto du coeur, IPSOS et Statista):
- 142 millions de repas distribués, c’était 8 millions à leur création en 1985
- 1.1 million de personnes accueillies
- 110 000 enfants de moins de 3 ans aidés
- selon le baromètre annuel Ipsos / Secours populaire publié aujourd’hui, 32% des Français interrogés déclarent ne plus faire trois repas par jour
En 2020 selon l’INSEE :
- 14,6 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté monétaire, soit 1 102 euros par mois.
- pire, 2 millions de personnes étaient déjà touchées par la “grande pauvreté” en 2018, c’est-à-dire avec des revenus inférieurs à 760 € +des privations matérielles et sociales sévères (difficultés à se nourrir, à chauffer son logement, à payer son loyer et ses factures, etc.).
Dans cette catégorie de “grande pauvreté”, si un tiers des adultes est au chômage, il y en a aussi un tiers qui est en emploi (ouvriers et personnes travaillant à temps partiel ou de manière discontinue).
Les années 1970 laissaient entrevoir une amélioration possible de sa condition grâce à un taux de pauvreté qui baissait.
Or depuis 40 ans les inégalités ne diminuent plus en bas de la hiérarchie des revenus et comme la population a augmenté, le nombre de pauvres a logiquement augmenté depuis les années 80.
Entreprises et État ont annoncé des dons pour aider les Restos du Coeur…
Alors certes, à court terme les plus démunis pourront toujours accéder aux repas de l’association…. mais c’est un pansement sur une jambe de bois.
On ne peut que déplorer que ces prises en compte de la pauvreté se fassent dans l’urgence et la douleur sans qu’aucune mesure politique de fond depuis plus de 4 décennies ne s’attaque aux racines du problème.
Pour en savoir plus sur la pauvreté en France, retrouvez notre article sur le sujet : https://baxel.fr/reduction-des-inegalites-la-france-en-panne-depuis-40-ans/
