Dans ses vœux pour 2023, Emmanuel Macron mise beaucoup sur la carte “travail”.
Les mots “travail” et “travailler” reviennent à 17 reprises dans son discours.
Aujourd’hui, Élisabeth Borne annonce que le gouvernement retire un point controversé du projet de réforme de l’assurance chômage, la diminution de la durée d’indemnisation de 40% si le taux de chômage est inférieur à 6%.
C’est l’occasion de revenir sur un des éléments de langage qui motive cette réforme de l’assurance chômage : « faire en sorte que le travail paye plus que l’inactivité ».
Pourtant au moins trois arguments viennent le mettre à mal :
- Selon les statistiques de pole emploi, trois quarts des allocataires du chômage touchent moins que le salaire minimum (1420 € contre un SMIC à 1678,95€ depuis aout 2022)
- la moitié touche moins de 1110 € soit les deux tiers du SMIC et moins que le seuil de pauvreté (seuil de pauvreté France 2021 1128€/mois selon l’Observatoire des Inégalités)
- Et… le travail paie toujours plus que le chômage car selon le Code du travail article L5422-3 – “l’allocation d’assurance (…) ne peut excéder le montant net de la rémunération antérieurement perçue”
Un élément de langage qui prolonge la notion de chômeur qui profiterait d’un système d’allocation trop généreux comme évoqué par Emmanuel Macron lui-même lors de son allocution du 12 juillet 2021.
Pourtant selon la DARES, entre un quart et 40 % des ayants droit ne font pas valoir leurs droits à ce système si généreux…
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