Résumé des épisodes passés : L’observation des évolutions d’émissions de CO2 de 1750 à nos jours semblait indiquer que seules des crises subies étaient à même de réduire la croissance des émissions.
Pour compléter, zoomons aujourd’hui sur les 50 dernières années.
Pourquoi 50 ans ?
1️⃣ pour avoir une période récente et suffisament longue pour pouvoir visualiser de potentielles tendances
2️⃣ car cette période débute avec le rapport Meadows qui remettait en cause une croissance infinie dans un monde où les ressources naturelles sont disponibles en quantité finie
3️⃣ elle marque aussi une prise de conscience collective croissante du problème de réchauffement climatique – GIEC, COP
Que voit-on sur les courbes ?
1️⃣ En émissions annuelles, on croit quasi linéairement sur la période : on est passé de 15 à 37 Gt/an
2️⃣ Chaque crise marque une légère stagnation du niveau d’émissions avant de systématiquement repartir
3️⃣ En variations annuelles lissées sur 10 ans, on observe que le niveau de croissance de 1973 (5%) n’a jamais été atteint à nouveau : le taux de croissance diminue et stagne autour de 1 % annuel entre les années 80 et 2000. Après une reprise jusqu’à un maximum de 3 % dans les années 2010, in revient aujourd’hui autour de 1 %
4️⃣ On rajoute en moyenne entre 0,5 et 1 Gt de CO2 par an sur cette période avec des pics entre 1,5 et 2 Gt en 2010 (consécutivement à la crise des subprimes) et 2021 (après crise Covid)
5️⃣ On observe qu’aucune COP ou autre rapport du GIEC ne renverse la tendance durablement même si ces événements participent à porter le sujet dans le débat public
6️⃣ Il arrive à intervalle réguliers que des scientifiques aient l’illusion d’un pic ou d’une stagnation qui marqueraient les prémices d’une inversion de tendance : ce phénomène est décrit par Shannon Osaka dans un article du Washington Post.
Cela s’est par exemple passé fin 2020 qui avec ses confinements et arrêt subis de la production + baisse continue de l’utilisation du charbon a permis une baisse de croissance des émissions par rapport à 2019.
Certains prédisaient alors qu’on ne retrouverait plus le niveau d’émissions de CO2 pré covid (le « monde d’après » )… Prédiction battue en brèche en 2021 où on a rejeté 2 Gt de CO2 supplémentaires, 10 fois plus en gros qu’en 2019…. et réouvert des centrales à charbon qu’on croyait définitivement enterrées.
Alors… sommes-nous capables d’inverser volontairement la tendance sans attendre qu’une crise nous y contraigne ?
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