Yves Bréchet, polytechnicien, ancien Haut Commissaire à l’énergie atomique de 2012 à 2018, membre de l’Académie des sciences et président du conseil scientifique de Framatome a été entendu à l’Assemblée nationale par la Commission d’enquête sur la souveraineté et indépendance énergétique.
Sujet : la situation actuelle du nucléaire français avec la moitié du parc à l’arrêt.
Parmi les causes invoquées par Yves Bréchet, et qui ne dédouanent pas la filière pour autant, la faiblesse scientifique des décideurs politiques avec selon lui :
- « l’inculture scientifique et technique de notre classe politique »
- « la question de l’instruction scientifique des dossiers politiques […] au cœur du problème».
Une charge qui résonne avec la dernière réforme de l’éducation qui avait retiré les maths du tronc commun… avant d’opérer un rétropédalage cette année. Une réforme dans la lignée des précédentes depuis 1994 visant à retirer aux mathématiques leur pouvoir sélectif, d’en finir avec leur réputation de matière élitiste et une hiérarchisation des filières ou les scientifiques tiendraient le haut du pavé.
Mais le mal a été fait : la part d’élèves de terminale étudiant les mathématiques est passé de 90 à 59 % et un élève sur trois arrête la discipline en fin de classe de 2nd générale.
Et les inquiétudes des professeurs, industriels et société de mathématique qui indiquait dans une lettre aux députés que les maths sont certes un outil indispensable pour ceux qui vont s’orienter vers les sciences et techniques MAIS qu’elle sont aussi utiles à tous.
Un niveau minimal est indipensable pour acquérir assez de logique et de rationalité et débusquer les manipulations par les chiffres, les informations erronées, les généralisations abusives et les erreurs de cohérence et de raisonnement.
Et ce niveau minimal devrait être accessible au plus grand nombre…
Pour s’en convaincre, lire l’essai du mathématicien David Bessis « Mathematica » est salutaire.
Il y déboulonne quelques idées reçues sur sa discipline :
- Non, les maths ne sont pas réductibles à la pensée logique.
- Ni les meilleurs mathématiciens dotés d’un cerveau particulier.
Pour nous en convaincre, l’auteur nous emmène dans un voyage intérieur où il dévoile le rôle de l’intuition dans la compréhension des mathématiques.
Avec peut-être l’espoir, en refermant son livre, que l’éternel mythe de la « bosse des maths » fasse définitivement pschitt…
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